YUNGBLUD : Sa formidable ascension pour rallumer la flamme du rock en 2025
Dire que le rock est mort est devenu un réflexe culturel, presque une blague un peu cynique que l’on ressort entre deux rediffusions des classiques de toujours. Pourtant, pendant que l’industrie stagne, un autre mouvement a émergé, plus jeune, plus queer, plus vulnérable, plus collectif. Et ce mouvement a trouvé un porte-drapeau inattendu : YUNGBLUD.
Depuis quelques années, Dominic Harrison de son vrai nom, s’est imposé comme l’un des rares artistes capables de fédérer une génération qui ne se reconnaissait ni dans l’arrogance vintage du rock “à papa”, ni dans la vitesse jetable des tendances TikTok.
Sa force n’est pas d’avoir inventé un nouveau son : elle est d’avoir réinventé un espace.
YUNGBLUD : le nouvel ambassadeur du rock moderne et inclusif
L’une des particularités de YUNGBLUD, c’est que son rapport au rock ne passe jamais par la nostalgie.
Pas de panthéon sacré dans lequel on se prosterne, pas de codes intouchables auxquels il faudrait se conformer. Au contraire, il prend un style musical historiquement construit sur la marginalité… et le rend réellement marginal-friendly.
Là où la vieille garde associait l’attitude rock à la provocation ou à la transgression, YUNGBLUD l’ancre dans la sécurité émotionnelle, la visibilité des identités et l’accueil des fragilités.
Ce n’est plus une énergie qui écrase, c’est une énergie qui aide les autres à se relever.
Ses concerts ressemblent moins à des performances qu’à des rassemblements. On n’y vient pas seulement écouter les morceaux : on y vient chercher de la reconnaissance.
Beaucoup de jeunes y vivent leur premier moment de liberté, leur premier espace où leurs identités, queer, neuroatypiques ou simplement différentes, sont assumées sans excuse.
Pour une génération souvent décrite comme hypersensible, instable ou perdue, YUNGBLUD offre un contre-récit : être sensible n’est pas une faiblesse mais une force collective.
La communauté au cœur du rock contemporain
Cette dimension communautaire est ce qui distingue le plus YUNGBLUD des autres figures du rock moderne. Là où les artistes classiques se concentraient sur la performance, lui pense en termes de collectif. Il crée un espace qui ne repose plus sur le culte de la star, mais sur le lien entre les spectateurs.
Chaque concert devient une catharsis partagée, chaque prise de parole une opportunité de donner la parole à ceux qui ne l’ont pas. YUNGBLUD fédère parce qu’il ouvre des portes, pas parce qu’il occupe l’espace.
Des albums qui racontent l’évolution d’un rock plus humain
Sa discographie fonctionne comme une cartographie émotionnelle plus que comme un catalogue musical.
Chaque projet marque une étape dans un cheminement personnel qui se lit à travers ses couleurs, ses ruptures, ses contradictions assumées.
Il y a le cri adolescent, la flamboyance pop, le dépouillement introspectif, puis la période plus cinématique, presque mythologique.
Mais ce sont moins les styles que leurs fonctions qui importent : chaque album ouvre une porte à un nouveau type d’auditeur.
L’adolescent incompris (21st Century Liability)
Le jeune adulte en pleine crise identitaire. (Weird!)
La personne qui veut se reconstruire. (Yungblud)
La personne qui veut exister autrement. (Idols)
YUNGBLUD, à sa façon, déroule un fil rouge que le rock avait laissé tomber : l’idée que cette musique peut être une maison pour celles et ceux qui n’en trouvent pas ailleurs.
Ozzy Osbourne et YUNGBLUD : une passation symbolique du rock
Au-delà de cette dimension inclusive, il existe un autre élément fondamental pour comprendre la portée de YUNGBLUD : son lien inattendu avec Ozzy Osbourne.
L’histoire est connue des fans, mais rarement racontée sous son vrai angle. Ce n’est pas seulement la rencontre d’un jeune artiste avec une légende. C’est un moment de bascule générationnelle.
Ozzy, c’était l’une des dernières incarnations vivantes du rock originel : sa folie, ses excès, sa manière de faire du chaos un spectacle et une catharsis.
Que cet homme là, symbole d’une époque que beaucoup croyaient terminée, ouvre sa porte à un gamin aux cheveux roses, c’est tout sauf anecdotique. C’est un geste de transmission. Presque un adoubement.
Et YUNGBLUD ne l’a jamais pris comme un trophée, mais comme une responsabilité.
Lorsque Ozzy l’invite en juillet 2025, lors du concert Back to the Beginning, à interpréter Changes, le message est limpide : « Je te confie quelque chose que seule la sincérité peut porter. »
Pour la première fois depuis longtemps, un jeune artiste ne reprend pas les codes du rock… il reçoit son héritage émotionnel.
Le rock peut continuer à vivre si on accepte qu’il change de corps, d’âge, d’expression.
Bludfest : le festival qui redéfinit l’esprit rock en 2025
Cette logique de transmission se retrouve aussi dans l’un des projets les plus symboliques de YUNGBLUD : Bludfest.
Là encore, pas d’imitation du passé, même si l’ombre de l’Ozzfest plane naturellement sur l’initiative.
Plutôt qu’un festival centré sur la démesure, il crée un espace pensé pour les besoins réels de sa génération. Un festival où on peut être bruyant, vulnérable, queer, anxieux, neurodivergent… sans avoir à se justifier. Un festival où l’on vient autant pour exulter que pour respirer.
En d’autres termes : le rock n’est plus un combat individuel, mais un écosystème collectif.
Bludfest n’est pas un hommage au passé : c’est une réinvention du présent.
Comment YUNGBLUD réinvente le rock pour les générations futures
Il y a ceux qui l’adulent. Ceux qui le méprisent. Ceux qui ne comprennent pas son succès. Et ceux qui n’osent pas encore avouer qu’ils l’aiment bien.
Mais tous reconnaissent une chose : Yungbludapporte une énergie dont le rock avait désespérément besoin.
Pas parce qu’il joue “comme avant”. Pas parce qu’il prétend sauver quoi que ce soit.
Mais parce qu’il redonne au rock ce qui lui manque le plus : son humanité.
Si le rock doit continuer à exister, ce ne sera pas en se regardant dans le rétroviseur.
Et ce sera encore moins en cherchant un “nouveau Kurt Cobain” tous les dix ans.
Le renouveau du rock, c’est cette idée simple que YUNGBLUD incarne mieux que personne : le rock n’est pas une esthétique, c’est un lien.
Un lien entre les générations. Un lien entre les identités. Un lien entre la rage et la douceur. Un lien entre la musique et la communauté.
Non, le rock n’est pas mort, il a juste trouvé un nouveau messager.